Bousculades

Dans les pelotons, ça bouscule sec. Est-ce moi qui vieillis (à la manière de "c'était mieux avant") ou une nouvelle tendance?

Bien sûr, des cons et des agressifs, y en a toujours eu. Mais que des filles dépassent en bousculant en prenant appui sur les autres concurrents, tout ça dans des torrents de boue, lors d'une course de montagne réalisée dans des conditions limites... ça m'a laissé sans voix. J'ai revu la plus agressives de toutes: elle était sur une civière.

Et puis il y a ces courses où courtes et longues distances empruntent le même parcours. Quand vous êtes en difficulté au 39e km de votre marathon, c'est déjà pas tellement bon pour le moral de vous faire rattraper par l'élite des semi-marathoniens. Vous vous tirez modestement sur le côté et eux, ils vous dépassent avec grâce et élégance, sans même vous frôler.

Vous ne remarquez pas la brute qui arrive derrière vous, fonçant comme un boulet dont rien ne changerait la trajectoire. Et sblam padaboum, ledit boulet semi-marathonien percute la tortue marathonienne... pour repartir sans un mot d'excuse. Croyez-moi ou pas, mais ce gros lourdeau rougeaud courait avec un tshirt frappé du logo du CICR!

Ce marathon-là, je l'ai finalement bouclé. Avec fierté. J'étais fière aussi de l'entraide témoignée par et à des camarades de galère. Pour moi, c'est aussi ça, l'esprit du sport. Et ces sourires, ces mains, ces gourdes tendues, ces quelques mots échangés, ça vaut toutes les médailles... et tous les t-shirts portant le logo de grandes causes, surtout lorsqu'ils sont si mal portés.