Vélorution

A force de faire des tours et d'élargir mes tours, j'y ai pris goût, au vélo. De plus en plus de kils, de plus en plus de côtes, de plus en plus de paysages découverts... tout ça sur un ex-VTT. Je m'explique: vous prenez un cadre (acier bien sûr), fourche et deux trois éléments d'origine d'un vieux VTT Besson. Vous customisez ça avec un zest de ville (les pneus, vous enlevez aussi tout amorti) et vous lancez ça dans la circulation. Les changements de vitesse, tout ce que je peux vous dire, c'est que ce n'est pas du Shimano. 

Dans une ville en pente comme la mienne, cet hybride donne un bon vélo urbain, pour des courts trajets qui montent et qui descendent. Pour faire de la route, en revanche, c'est un peu comme courir en chaussures à clous. Y a mieux, mais c'est plus cher. 

Comme je revenais de plus en plus fracassées de tours cyclistes de plus en plus longs, avec les lombaires en compote et les muscles fessiers harassés... Et puis une petite douleur au genou gauche, juste là... J'ai fini par me convaincre d'investir dans du matériel. C'est là que vous pouvez, sous cape, commencer à rigoler.

 Seconde main: faut pas déconner

 D'abord j'ai pensé trouver mon bonheur d'occasion. Car, à part LE vélo de mon enfance (dont je ne me suis pas encore remise du vol il y a bien 22 ans), un superbe Cilo gris métallisé 12 vitesses, toutes mes montures étaient estampillées "2e vie", ce qui convenait parfaitement à la cycliste occasionnelle que j'étais. Sauf que dans la secte du vélo de route... faut quand même pas déconner, m'a-t-on vite fait comprendre.

C'est ainsi que j'ai appris que le vélo de route est un truc de mec et que les rares gonzesses qui s'y mettent, eh ben elles se font faire un truc sur mesure. "Vous comprenez, avec votre taille", m'a délicatement fait remarquer le patron d'un magasin de vélo, "faudrait compter dans les 5000 minimum (francs suisses, ndlr) parce qu'y faut du sur-mesure. Ou alors allez demander à X***. Il est petit, il doit savoir où trouver des petits cadres." Autrement dit: adresse-toi au rayon enfants.

J'ai alors épluché les petites annonces et, oh horreur, constaté que si tu veux un cadre de moins de 54 cm, tu as effectivement intérêt à aller jouer ailleurs. Les rares vélos "intéressants", à côté d'une chiée d'épaves, avaient tous un problème, le vendeur annulait au dernier moment, etc.

Un moral d'acier, mais pas les lombaires

Et puis mes lombaires me l'ont réclamé à cor et à cri, ce vélo. En me faisant dépasser à la descente par des cyclistes qui riaient de plaisir pendant que j'essayais, en roue libre, juste de contrôler un peu la trajectoire et de ne pas trop subir les chocs, j'y ai pensé de plus en plus fort, à ce vélo.

Je me suis mise à demander des conseils aux copines et aux copains, question marques, équipement etc. Cela m'a permis de découvrir que mes copines se divisent en deux camps: les hyper spécialistes, qui composent elles-mêmes leur vélo, en général sur internet. Et celles qui me disaient "va chez Untel, il est supersympa, si tu veux je t'accompagne." Euh, si tu tiens un magasin spé, la moindre des choses c'est d'être un chouïa sympa, non? Les copains, pareil, ils ont tous fait faire leur vélo, rajouté une bricole, assemblé le tout sur internet. Bref, je n'étais pas sortie de l'auberge.

A force de chercher et de me renseigner, j'ai fini par resserrer mon choix sur 2 ou 3 modèles, en fonction à la fois du prix et de mes critères (ça monte bien, ça tient la route et c'est confortable). Bref, pas un vélo de triathlète, pas non plus le citybike avec le panier devant.

Si tu veux m'essayer

Pour être honnête, je n'étais pas encore sûre de sauter le pas de sextupler mon budget vélo. Je suis entrée dans un magasin dans le but d'en louer un. Je vous passe les regards condescendants et autres "un cadenas? ça va pas la tête?" en passant par "vous vous rendez pas compte, c'est des vélos à 3'000 francs qu'on vous loue!" (ah ben non je ne me rends pas compte, parce que ça ne vaut vraiment pas le rapport qualité-prix, et ne me parlez pas du service!)

Et j'ai franchi le pas de porte d'un autre magasin, pour voir. Le vendeur m'a avertie que "des vélos de dame on en a deux. Et encore pas toujours." Ah! Les femmes à vélo (de route) seraient donc bien une denrée rare? Et d'ajouter aussitôt: "Vous voulez que je vérifie le stock chez le fabriquant?"

Bon point, le vendeur m'a proposé, sur la base des critères énoncés, exactement le vélo que j'avais en ligne de mire. J'ai regardé la bête métallisée. J'étais déjà légèrement sous le charme. Il m'a fait son laïus sur l'alu et le carbone, alors j'ai demandé à le soupeser. Pour ceux qui n'ont pas connu l'acier, vous pouvez sauter cette partie. Pour les autres... J'ai soulevé le vélo, il ne pesait RIEN! Passer du très lourd au léger me convenait bien, pas besoin de sauter directement à l'étape de l'ultra léger! Faut dire que la bête a une fourche carbone.

Puis le vendeur m'a proposé de revenir un jour l'essayer... Il ne me reste plus qu'à économiser.




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