Abandonner

Il a fallu que plusieurs de mes amis et connaissances abandonnent sur des courses pour que je décide de me confronter à mon abandon sur un semi marathon de montagne en juin dernier, sur blessure.

Des experts te diront "oui mais l'abandon sur blessure c'est moins dur car c'est inéluctable." Ben c'est pas si simple que ça. Au moment où le ligament de ma cheville a fait crac, je me suis quand même dit, une fraction de seconde: "allez, il reste 6 kil. Sur la douleur tu peux le faire." Puis j'ai CHOISI consciemment de ne pas abîmer mon articulation davantage. J'aurais pu choisir d'aller au bout coûte que coûte. Qu'est-ce que ça m'aurait apporté? Un tshirt de finisher? Au prix de quelle souffrance?

Bien sûr que je me félicite de ma décision. L'entorse se remet bien et j'ai sauvé mon été. N'empêche: abandonner n'est pas facile et ça suppose ensuite de "digérer" tout ça.

Sur le moment, j'ai eu l'impression de bien gérer. Mais c'est après que ça se complique. J'ai revu le moment où j'ai commencé à redescendre sur un pied vers le poste de secours et où des bras solidaires d'autres concurrents me sont venus en aide. C'était fantastique à vivre, cette solidarité. Et en même temps je réalisais qu'il y avait quand même beaucoup de monde derrière moi et que sans blessure, j'aurais terminé la course sur un bon temps.

Sentiment d'impuissance, frustration, tristesse, colère et la douleur: il a fallu passer par tout ça.

Et puis un jour, la boule au ventre a diminué: finalement ce n'est pas une blessure grave, et des belles courses j'en referai! J'ai sagement commencé ma rééducation. Je me suis mise aussi à faire de nouveaux projets et cet abandon, loin d'être la fin du monde, a été un nouveau départ.

Ce matin je suis allée trottiner. Le 1er tshirt que j'ai attrapé dans l'armoire portait l'inscription "Finisher 2015".

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