Sortie longue

La sortie longue, c'est que du bonheur. Ce soir-là pourtant, je n'ai pas la flamme. Période difficile. Pression, trop de boulot. Trop peu de sommeil. Je suis revenue il y a peu de blessure. Et me voici partie pour la dernière (et seule "vraie") sortie longue d'avant marathon.

D'abord 2km d'échauffement, puis je me cale sur mon allure marathon. Jambes lourdes, des soucis plein la tête. Il pleut. Beaucoup de circulation. Ça pue, c'est bruyant. Allez, encore un km. Et encore un. Oh là là à ce rythme, est-ce que le jeu vaut la chandelle? Persévérer ou lever le pied? La forme n'est pas au rendez-vous et la motivation non plus.

Au bout de 10 km, ça commence à aller mieux. Dans ma tête aussi. Jambes toujours un peu lourdes. Je bois quelques gorgées d'eau à ma gourde et je décide de faire demi-tour avant cet affreux faux-plat montant qui me décourage. Wrrrraoum les voitures qui m'éclaboussent.

Et soudain je m'envole. Etat de grâce dans la pluie. Envolés les soucis. Je cours. Avec bonheur. Sans me soucier de l'allure, du nombre de kilomètres. Vers le 16e km, je sais que je cours trop vite pour un marathon. Mais j'ai entendu dire que finir une sortie longue au seuil, c'est tendance. Alors je laisse aller, puisque mes jambes ont envie d'accélérer. Je cours pour le plaisir de courir, d'être en vie, d'être en mouvement. Au bout, il y a un marathon.

Dans une longue ligne droite, je dépasse deux joggueuses qui courent tranquillement en papotant: "ah ben regarde, elle, elle prépare un marathon!" Je n'en reviens pas: "ça se voit tant que ça?" Ma casquette ruisselle de pluie, je suis trempée. J'arrête ma montre. Tiens, j'ai fait 20km! Et je rentre de mon entraînement, humide, dans un état de béatitude absolue.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

CR Marathon de Milan

Trouver chaussure à son pied

Les 10 miles les plus beaux du monde? Peut-être bien que oui!