Marathon: toi tu la vis comment, la fameuse dernière semaine de "relâchement" ?

Dans la vie du marathonien et de la marathonienne, il y a une semaine particulière. Particulière à plus d'un titre: pour l'entourage, il devient impossible d'entendre parler d'autre chose que de marathon ou de course à pied (c'est déjà difficile le reste du temps...). Quant à la première concernée/ le premier concerné, il/ elle ne se met à penser qu'à "ça", le marathon qui approche ENFIN/ DÉJÀ selon la perception qu'il aura de sa forme, perception qui, du reste, peut prendre un virage à 180° degré en une demi-seconde.

Je veux parler, vous l'aurez deviné, de cette semaine si particulière qui précède le Jour J. Cette fameuse semaine où il est temps que tu te mettes à en faire moins, si des fois c'est pas encore fait, et à te reposer un peu (oui, toi là-bas, c'est aussi valable pour toi). Cette fameuse semaine où il est déconseillé de faire les nettoyages de printemps ou de remettre le jardin en état. 

 La course, c'est comme la clope: dur d'arrêter


Cette semaine censée te permettre de "faire du jus", de reprendre des forces, de soigner ton alimentation et tes heures de repos, de faire le plein de glucides pour être en top forme sur le marathon. Les pros parlent d'affûtage et nous allègent déjà le programme à partir de la 2e semaine avant, voir à partir de la 3e. Et ce temps, il est essentiel, on ne le répétera jamais assez, pour retrouver de la fraîcheur, de l'énergie et de l'envie. Le problème, c'est que c'est aussi le moment où tu commences avoir du temps pour gamberger et moins d'endorphines ou de cannabinoïdes pour calmer le carrousel de tes pensées.

Par le passé, il m'est arrivé de l'attendre avec impatience: enfin moins de route! Youpie le marathon c'est pour bientôt! Marre de ce plan marathon astreignant, marre de jouer au tétris avec l'agenda... Je voyais cette fameuse semaine comme une libération. Cette fois, pourtant, je la vois arriver avec un pincement au cœur, cette dernière semaine. Eh oui, c'est déjà fini. 

Pour la première fois de ma vie, je me suis entraînée uniquement sur bitume et un peu au stade, surtout au plat... et j'ai aimé ça. J'ai aimé sentir ma progression et même pouvoir la mesurer. J'aime la distance marathon, certes, mais j'aime aussi l'entraînement marathon, avec sa rigueur, sa discipline, ses sorties longues à rallonge et ses séries de mille et deux mille mètres. 

Croquer les kilomètres


Il se trouve que le cerveau humain en général et le mien en particulier ont cette faculté à la fois admirable et dangereuse de ne se souvenir que du meilleur: les 6x2000 mètres à la frontale, un soir de froid polaire, en pleine période de surcharge de travail? Un grand moment! Un détour par les Urgences (non lié à la course)? Pas si grave puisque tu as survécu. Les séances à 4h30? ça réveille. Et ainsi de suite... 

Le cerveau gomme les sacrifices consentis, les efforts endurés, la monotonie d'un parcours, il efface tout pour ne se rappeler que d'un truc: comme c'est bien courir! Quel plaisir! Et le cerveau, là, il en voudrait encore, sauf que c'est le moment de le rationner. Allez, c'est pour ton bien mon grand, c'est pour que tu sois d'autant plus content de courir d'ici pas longtemps, et de croquer avec bonheur ces 42,195 km! En attendant, je crois bien que je vais nettoyer mes vitres et faire mon repassage en retard :-)

Et vous, ça se passe comment, la dernière semaine?

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