Et l'Escargote découvrit... le triathlon en salle (yes, you can)

Celles et ceux qui me suivent depuis un moment (c'est d'ailleurs l'occasion de vous dire merci! On sait combien il est difficile de suivre un escargot sans le dépasser) savent que je ne suis pas une grande fana de la salle de sport. L'Escargote est plutôt un animal outdoor. Il arrive pourtant que la salle, ce soit mieux que rien. Au hasard, par exemple lorsque le temps conjugue vent et pluie et que prendre son vélo dans ces conditions revient à descendre les rues de ma ville juchée sur une savonnette. Quant à ajouter une sortie course à pied, ce sont des choses que l'on fait lorsqu'on n'a pas besoin de soigner une cheville. J'opte donc pour le fitness en me disant que ce sera tout ça de gagné pour le mental sur mes futurs trails longs.

Flash-back. Cet été, pour ne rien faire comme tout le monde, j'ai fait une grosse bronchite. Pour me remonter le moral, je m'étais acheté un magazine de tri qui conseillait aux débutants, dont je suis, de tester en hiver le circuit suivant: 10' rameur, 20' vélo, 15' tapis. Et de le faire trois fois. Ce circuit m'a "tapé dans l'oeil" car j'ai tout de suite mesuré l'intérêt qu'il avait à travailler les transitions (ma première transition vélo-course, je m'en rappellerai toute ma vie, sous le slogan: "mais comment qu'on fait pour courir?").

Cet entraînement est resté dans un coin de ma tête jusqu'à une pause de midi où j'avais à peu près 45' à disposition... et une salle de sport. J'ai donc testé un tour de ce circuit, en me disant que 1) c'était ben l'fun, comme disent mes amis du Québec et que 2) sur une pause de midi, il valait mieux que j'essaie de faire, après 5' d'échauffement au rameur, de la haute intensité avec 2x 5' de rameur, 10' de vélo à coin et 10' de course à coin.

Je reviens à ma sortie longue à vélo avortée, ce samedi-là, après avoir rassuré mon homme qui me demande: "Tu ne vas quand même pas sortir le vélo dans cette tempête?" (ce que l'on peut traduire librement par "je sais que les conditions climatiques ne t'effraient pas, mais si tu sors ton vélo, tu es encore plus barge que ce que je pensais"). Je le rassure et prends donc la direction de la salle de sports. Un peu moins de 2 heures plus tard, j'en ressors avec un immense sourire et une pêche à croquer dans la vie toute crue, quelle soit le météo. Oui, cet entraînement est génial.

Rame, rameur, ramez


Petit tour d'horizon: de un, le rameur. Pour se mettre au rameur, il faut être absolument convaincu de l'utilité de l'engin. Parce qu'a priori, on trouve difficilement plus chiant, en tout cas durant les 7 premières minutes. Souvent, je me récite comme un mantra un truc non vérifié mais dont je ne veux surtout pas savoir s'il est vrai ou pas: le rameur fait travailler 90% de notre musculature. Surtout, ne me détrompez pas: moi, ça m'aide de penser que je fais travailler 90% de mes muscles dans cet exercice ingrat. Plus c'est chiant, plus c'est efficace!

Passées les sept premières minutes, la chimie de mon cerveau se met à produire des cannabinoïdes en quantité, à moins que le mouvement lui-même soit terriblement hypnotique... voilà que je pourrais continuer des heures sur ma lancée. Allez, encore une minute, encore 100 m. Il convient de dévoiler aussi Le grand avantage du rameur sur la natation: c'est que tu ne dois pas affronter une piscine surchauffée et surpeuplée; cela fait beaucoup trop de "sur-" pour un samedi (et la piscine est particulièrement pleine comme un œuf durant le week-end). En résumé, le rameur me permet d'entraîner un ersatz de mouvement de natation, et surtout les muscles du haut de mon corps qui en ont bien besoin, tout en restant au sec. Le rameur, c'est génial.

Transition, mon amour


Vient le moment de passer au vélo. Hop, en selle. OK, c'est pas vraiment la position de mon vélo de course et surtout cette chose est beaucoup plus stable, mais j'en profite pour faire travailler l'intensité à donf, la force ce sera pour la prochaine fois. Avouons-le cependant, faire du vélo sur place, même avec vue sur la rue, ce n'est pas des plus transcendants. L'Escargote s'ennuie comme un rat mort, même si elle sue un peu grâce à son pédale haute fréquence. Alors elle a un truc. Et ce truc, elle vous le dévoile, car ça peut toujours servir. Elle compte les voitures en couleur. Par exemple, elle tient le décompte des rouges, des bleues et des vertes qu'elle voit passer. Bien sûr, il arrive toujours un moment où elle perd le compte entre les 5 rouges, les 7 bleues et les 2 vertes, mais cela n'a pas tellement d'importance.

Vingt minutes de vélo plus tard, c'est là que les Athéniens s'atteignirent. On saute du destrier, on passe le désinfectant parce que quand même, et on enchaîne avec le tapis. Youpie, c'est génial, j'ai les jambes en plomb mais je cours à 11,5 km/h! (Oui, on a les joies qu'on peut.) Ce type de transition en salle m'a donné confiance en moi, car cela m'a montré que mes jambes s'adaptaient finalement assez facilement, pour autant que je persévère et garde mon allure sans me fier à mes sensations, ce qui était nouveau pour moi. Certes, il a fallu apprivoiser le tapis de course, cet étrange instrument. Mais finalement, 15 minutes, c'est si vite passé quand on est archi concentré sur son rythme.

En route pour le 2e tour

Le nec plus ultra, c'est bien sûr de réaliser le 2e tour dans une plus haute intensité que le premier. Et comme je suis un diesel, cela me réussit assez bien. C'est donc reparti pour 10' sur le rameur (mais qu'est-ce que je fous là, allez tiens bon! Comment? Déjà 10'? Allez, une de rab'!), 20' sur le vélo (2 voitures orange, 8 voitures rouges et 5 voitures bleues) et 15' sur le tapis (allez, tu tiens le 5'15'' au km, maintenant 5'10'', bravo 5'05''). Et 5' de récup' en marchant sur le tapis, ou si vraiment j'y tiens, 5' de rameur (mais pourquoi tant de haine?).

Un tel entraînement ne remplace évidemment pas une sortie en nature, ni une transition vélo/ course au bas de chez soi (merde, j'ai oublié de cadenasser le vélo!!!). Il permet toutefois de varier les intensités et les plaisirs, de s'offrir un goût de mini triathlon en pleine saison moche et froide et surtout de fractionner ledit "triathlon" en plusieurs circuits. C'est ludique, c'est utile, ça habitue le corps aux transitions. Pour moi, c'est une belle découverte, et c'est pour cela que je la partage.


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