Et parfois savoir changer d'objectif

D'abord je me suis dit que c'était un aléa gérable, comme tant d'autres, cette blessure. Que ça allait "le faire" et que je m'alignerais sur mon objectif 2016, un trail montagneux de 61 km et 4500 m de dénivelé. D'ailleurs, ça s'est souvent passé comme ça, ne serait-ce que pour la prépa de mon premier marathon qui avait été impactée par une broncho-pneumonie... Et pourtant, je l'avais bel et bien terminé, ce marathon.

Je n'étais donc pas trop inquiète, au début. Puis il y a eu des signaux,. Malgré le compte à rebours des semaines, "semaine 10 avant, semaine 9, semaine 8", je continuais à y croire. Malgré le fait que je ne faisais plus de montagne. Peu à peu, j'ai commencé à accepter le fait que j'étais blessée, que je n'étais pas prête. Certes, j'avais fait un énorme travail de rééducation et de reprise de l'entraînement, mais cette fois, ces efforts n'ont pas suffi. L'IRM est venu confirmer le verdict.

 Pour me changer les idées, j'ai nagé, fait du vélo, couru autant que ma blessure me le permettait, à plat sur bitume. Bien sûr, la montagne me manque, même si, peu à peu, j'ai pu recommencer à faire des randos faciles, de celles où avoir un bon équilibre ou pas n'est pas important. Cette blessure m'a donné la mesure de mon immense besoin de montagne

D'autres manières de bouger

Peu à peu, j'ai modifié ma façon de m'entraîner. Pas seulement physiquement, mais aussi dans la tête: je suis passée de "c'est trop injuste" à "bon, qu'est-ce que je peux faire?" Bien sûr, j'ai énormément réduit mon volume d'entraînement en course. J'ai aussi drastiquement diminué le kilométrage et la dénivelée en randonnée. Oui, je suis revenue au bitume. J'en ai profité pour travailler ma vitesse. En cette fin d'année, cela ne se voit pas de manière flagrante au chrono, c'est vrai. En revanche, je sens les effets de mon travail dans le plaisir que j'ai à courir à de plus hautes intensités, et à tenir le rythme sans problème.

Je cours moins, c'est vrai, même si j'ai gardé trois sorties de course à pied par semaine (en été, il m'arrive d'en remplacer une par du vélo, et en hiver par du ski de fond). La nouveauté, c'est que je bouge plus souvent, c'est-à-dire quasi quotidiennement. Un jour je rentre à vélo du travail, le lendemain je cours, le surlendemain je nage, etc.

A ma grande surprise, cette nouvelle manière de faire du sport me convient parfaitement, au détail près que les sorties longues en course à pied ou en randonnée me manquent beaucoup. J'ai la sensation que mon organisme se régénère au fur et à mesure, sans les grosses sorties à encaisser, et que bouger un peu tous les jours me convient bien mieux que de m'enquiller 3-4 grosses sorties avec rien entre deux. Etre active quasi tous les jours, je n'y vois que des avantages: une petite heure de marche active me permet de récupérer du fractionné de la veille; une sortie à vélo en endurance douce me permet de faire tourner les jambes sans me fatiguer, et ainsi de suite.

Et d'autres sensations


J'ai découvert les plaisirs de la variété. Changer de sport, retrouver le plaisir de la natation en apesanteur, pédaler, autant de façons de bouger qui s'ajoutent à celles que je pratiquais jusqu'ici. De quoi prévenir d'autres blessures, de quoi profiter d'autres environnement et d'autres sensations. C'est déjà quand mon prochain triathlon?

Quant au trail, je ne l'ai pas perdu de vue. Mon compagnon m'a fait le plus beau des cadeaux en me promettant de m'accompagner et de m'épauler, lorsque je serai réparée, pour que je fasse enfin ce trail de 61 km et 4500 m de dénivelée qui me fait tant rêver.

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