Opération: regarder plus loin que l'horizon

L'avantage d'une opération planifiée sur un accident, c'est que je peux m'y préparer. L'inconvénient, c'est que je sais ce qui m'attend: QUOI? Un MOIS DE PLÂTRE EN PLEIN ÉTÉ??? Car, et je ne suis pas la seule, j'adore l'été et particulièrement bouger en été, crapahuter en montagne, ploufer dans les lacs, pédaler par monts et par vaux et courir, oh courir! 

Certes, j'ai gagné le droit de me lamenter, mais admettons que ce serait encore pire d'être immobilisée en hiver sous le couvercle de grisaille du stratus, sans pouvoir aller voir là-haut si j'y suis. Le mouvement en hiver, pour moi, c'est vital. Alors se faire immobiliser en été, finalement, c'est comme une longue sieste avec un apéro au bout. Garçon, un glaçon pour mon plâtre!

Sous le plâtre, la plage


Quelque chose me dit qu'il y a différentes manières d'envisager cette aventure. Si je focalise sur l'opération, oui, le découragement me guette. Ce n'est pas tant l'opération que je redoute, mais la perte d'autonomie durant les semaines qui suivent, sans compter quand ça gratte sous le plâtre (pauvre moi!). Et puis il y a tous ces festivals d'été qu'on rate, la plage, tout ça (re-pauvre moi!).

Le quota de 2 minutes d'auto-apitoiement par jour étant dépassé, j'ai décidé de prendre cette opération non comme un objectif en soi, mais comme le point de départ d'un plan d'entraînement. Un plan un peu particulier qui commence par un mois de plâtre et de soins et dont l'objectif est... recommencer à courir dans la montagne.

Des préparations marathon et trail j'en ai connu un certain nombre. Avec celle-ci, le principal changement sera le 1er bloc de 4 semaines, version plâtre et béquilles. Quatre semaines où il s'agira de travailler davantage la patience que le reste. Le challenge sera de gérer la douleur et l'inactivité, car ce serait vraiment très con d'être imprudente et de bousiller le travail de dentelière du chirurgien. Ce sera aussi garder le cap, pour être le plus en forme possible à la sortie du plâtre.

Objectif: péter la forme


Côté moral, fraises, pêches, melons, visites d'amis, films, et bons bouquins feront l'affaire. Et peut-être même une ou deux terrasses, si mon plâtre, mes béquilles et moi, on arrive à apprivoiser les étages d'escaliers qu'il faut pour accéder aux transports publics.

Il y aura la rééducation, selon un protocole précis. Je me vois déjà remonter d'abord sur un vélo d'appartement, puis sur LE vélo, dehors, pour de vrai, puis plus tard encore faire de l'aquajogging en piscine. Marcher, d'abord prudemment, au plat, puis de mieux en mieux, plus loin, plus vite. Et ce moment où je poserai à nouveau le pied sur un sol inégal!

Une image, un rêve: à l'automne, remonter au Col-de-Fenêtre. Ce sera peut-être aux Dents-du-Midi ou dans la forêt derrière chez moi, qu'importe. Je me réjouis de recommencer à marcher en montagne. Randonnée en montagne, vélo, natation: quel beau début d'automne! Ce sera aussi le moments d'arpenter d'autres chemins pour réaliser un voeu, mais ça c'est une autre une histoire.

Course à pied et chocolat 

 

  "Vous, les sportifs, vous êtes tous les mêmes!" rigole le chirurgien en voyant mon sourire s'épanouir à l'annonce que recommencer à courir au plat, c'était pour la 10e semaine. "Ben quoi! Faut bien avoir une addiction, non?", je lui lance. Et j'insiste: "Moi c'est la course à pied et le chocolat noir!" Bon, faudra pas abuser de ce dernier avant la reprise.

Ah, la reprise! Reprendre à zéro en alternant marche et course, ça ne sera pas la 1re fois... Et la transition s'annonce bien, si j'ai pu faire du vélo, de la natation et de la marche active. A moi les footings! Courir, oh oui, courir! D'abord sur le bitume, devenu mon pote, puis peu à peu, reprendre confiance sur sol inégal... Le jour où j'ose à nouveau me lâcher à la descente, c'est gagné.

Je suis prête pour ce plan d'entraînement. D'ailleurs, me voici inscrite sur la liste de départ. Et  c'est là que me vient une idée: et si je regardais encore plus loin, vers un marathon de printemps, en 2018? Je salive d'avance et je m'y vois déjà. Mieux, je me vois passant la ligne d'arrivée, un bénévole me passe la médaille de finisher autour du cou, c'est la béatitude. Il a raison, le toubib. Ces coureurs, tous des fadas.

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