Apprendre (aussi) de mes blessures

Vivre plus d'un an et demi avec une blessure, bien sûr que cela laisse des traces. Mais j'aimerais surtout relever tout le positif que j'en ai tiré.

Sans cette blessure, jamais je ne me serais mise au triathlon. J'ai découvert un sport auquel je ne me serais pas intéressée sans cela (car les triathlètes, sont des fadas, c'est bien connu!); un sport ludique, varié et plein de surprises qui mériterait d'être plus populaire car la variété de sensations a de quoi séduire beaucoup de monde. 

Loin des clichés, j'ai aussi découvert un sport accessible même si on nage comme un fer à repasser, qu'on pédale mollement et qu'on ne bat pas des records à la course. Il suffit pour cela de privilégier le format "short distance": non, le triathlon, ce n'est pas que l'ironman de Hawaï. Pour tout dire, cela va me manquer de ne pas faire de triathlon, cette année. J'en profiterai pour améliorer mon crawl. Car g râce au triathlon, j'ai même appris le crawl. 


Et à n'importe quel âge, c'est génial d'apprendre. Cette blessure m'a ouvert des portes sur de nouvelles disciplines et m'a confirmé ma capacité à rebondir, à être curieuse, à apprendre. Certes, j'aurais pu choisir de rester vissée sur l'impossibilité de faire de la montagne et du trail, en mode "sgrogneugneu, c'est trop injuste", mais comme j'ai quelques exemplaires de ronchons dans mon entourage, je peux voir aussi à quel point, passés le choc, la tristesse et la colère, il est stérile de persister dans une attitude de victime. J'ai eu besoin de reprendre prise sur ma pratique sportive, du moins les pratiques sportives possibles, et cela m'a fait le plus grand bien.

J'ai aussi testé les cyclosportives en mode tranquille. Quand je serai réparée, j'espère bien conserver cette curiosité pour d'autres sports; les essayer et, pourquoi pas, les adopter. Oui, j'aime courir et la course à pied reste mon sport de prédilection. Oui, j'aime infiniment courir et bouger en montagne. Et oui, j'ai découvert d'autres manières d'être en mouvement qui me permettent de varier les plaisirs. 

Savoir varier et s'adapter


J'ai découvert, par exemple, qu'on n'est pas obligé de passer son hiver à braver les éléments et de sortir par n'importe quel temps (même si ça permet de tester le matos): aligner des longueurs dans une piscine chauffée, tandis que les éléments se déchaînent à l'extérieur, un soir de novembre, est un luxe tout à fait appréciable. Entre affronter la tempête et rester douillettement à faire du sport en salle, il n'y en a pas un qui est préférable à l'autre: ce que je trouve intéressant, c'est d'être capable de faire les deux et de profiter de ces possibilités.


A force de faire du gainage et de la proprioception, (quelle corvée!), j'ai fini par me rendre compte que c'est facile et que ce n'est même pas du sport: c'est de l'entretien comme se laver les dents.

Pendant ce temps de transition, j'en ai appris davantage sur moi, sur mes possibilités comme sur mes limites, sur mes points forts et mes points d'attention. J'ai même appris à ne pas avoir peur de rester un mois sans bouger car ce n'est que passager. On va prendre un jour après l'autre et vivre ce qu'il a vivre.

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