Bouffée d'oxygène volée

L'avantage d'avoir une jambe dans le plâtre en période de canicule, c'est que vous avez presque l'impression d'avoir la jambe non plâtrée au frais.

N'y tenant plus, j'ai fui en altitude, le temps d'un après-midi. Pour y arriver, ça a été une course d'obstacles à côté de laquelle Ninja Warrior fait figure d'aimable course au sac. Attention spoiler: c'était "hard", mais ça a valu le coup!


Les étapes en résumé:

1) Gagner la gare: même en doublant mon temps de parcours habituel, j'ai failli rater mon train. Je n'avais pas pensé au détour qu'il fallait faire pour prendre l'ascenseur qui descend dans la gare, puis au temps d'attente de l'ascenseur qui monte sur le quai, squatté par des ados handicapés par une flemmingite chronique (et puis la dame qui a des béquilles, elle a qu'à nous contourner. Bouger demanderait trop d'énergie). Dans le souterrain, tenir bon face à un flux de voyageurs à valise à roulette qui n'ont jamais appris, à l'école, qu'une droite est une courbe.

2)  Te hisser dans un train antédiluvien (donc d'avant l'invention du train) avec des marches petites, étroites et raides (genre via ferrata) en guise de marchepied. Une fois dans le train à la force des bras, t'asseoir. Justement, un compartiment a 3 places libres sur 4 si on enlève le sac et le matos informatique de la miss qui t'accueille avec un "Oh mais non vous pouvez pas" et auquel je répond avec un "Ah mais si" décidé en me laissant tomber sur son iPad (qu'elle a promptement retiré).

3) ruser pour descendre du même marchepied coté 8b sur les topos d'escalade et me hâter pour choper le train à crémaillère qui m'emmènera au lieu de mes délices. En principe, il y 7 minutes pour changer, mais mon train en avait 2 de retard. Hosanna, la gare est pourvue d'escalators, ce qui facilite le transbordement (à part le fait qu'un type me bille dedans au bas de l'esscalator - si tu vas si vite, pourquoi tu prends l'escalator, coco?).

4) Trouver la porte du train à crémaillère. Le quai est étroit et un touriste qui fume refusant de se tirer malgré mes demandes polies et réitérées en anglais, je finis par enjamber l'obstacle. Aucune réaction  du touriste lorsque je lui plante une des béquilles sur la chaussure, j'en conclus qu'il est fakir de profession.

5) Monter dans le train à crémaillère: par rapport à l'autre train, ô divine surprise, c'est plus facile, il est moins haut et je connais désormais la manœuvre. Il y a plein de place, je m'installe confortablement. Le bonheur.

6) Arriver en haut, donc à destination, et descendre du train. Un monsieur m'aide à descendre en me soulevant et en me posant doucement par terre sans que j'aie eu le temps de dire quoi que ce soit. Plus jamais je ne me moquerai des gens en bermudas avec des chaussettes dans les sandales.

7) Grimper un escalier pour aller m'affaler sur une chaise longue devant une des plus belles vues du monde, à 2000 mètre au dessus de la mer.

Je ne vous raconte pas la désescalade qui, elle aussi, a été croquignole. Je suis rentrée claquée, avec une jambe bien douloureuse, mais en ayant fait le plein de montagne et d'air frais. 



J'ai juste fait gaffe à pas rater le dernier train, car malgré toute ma bonne volonté, je n'aurais pas été capable de descendre à pied.

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