Ah, le fractionné en montée!

Il est un exercice des plus ingrats, mais dont il se murmure qu'il finit par payer. A la question "Quand finit-il par payer", je me retranche derrière un silence prudent. Bon, soyons sérieux 2 minutes. Quand on est un diesel crapoteux comme moi, cet exercice est à la fois excellent pour exercer le souffle et la force: je veux parler du fractionné en montée.

Et là, les trois-quarts des lecteurs et lectrices potentiels passent à autre chose, soit qu'ils connaissent déjà cette forme de supplice, soit qu'ils préfèrent nettement l'apéro. 

Pour les rares personnes aux tendances masochistes qui souhaitent poursuivre, le fractionné en montée, ça commence comme un visite chez le boucher (ou comme la création d'Eve) puisqu'il s'agit de choisir une côte. L'analogie s'arrête là. Ni trop raide, ni trop courte, la côte. Pour les paresseux et sseuses comme moi, un faux plat montant fait très bien l'affaire.

Cette côte s'apprête de plusieurs façons (voir les sites spécialisés pour plus de détails). Moi, celle que j'aime bien, c'est une quinzaine de répétitions de 30'' en montée et 30'' en descente pour récupérer. Contrairement au fractionné plat, vu que les pulses montent plus vite et plus haut, je récupère plutôt sur la distance, quitte à mettre plus de 30'': soit environ 130-150 m en montée et la même distance en descente.

Le ridicule ne tue pas

C'est dans ces dispositions que ce jour-là je me suis dirigée vers ma côte préférée pour effectuer 16 répétitions, un midi à la pause. Il s'agit d'une côte ombragée qui protège aussi bien du soleil, de la pluie, que d'un trop grand vent. Le seul inconvénient est que cette route à la sortie de la ville est parfois très passante.

J'ai oublié un avertissement préliminaire: pour faire ce genre d'entraînement, il ne faut pas avoir (trop) peur du ridicule. Par exemple, ce jour-là, une personne attendait son bus sur le trottoir en face de celui où je me livrais à cet exercice. A la manière dont elle a secoué la tête lorsqu'elle m'a vue attaquer le même tronçon de côte pour la 3e fois, j'ai compris qu'elle m'avait définitivement classée dans la catégorie "zinzin".

Ou ce cycliste qui, ralentissant à ma hauteur, m'encourage: "allez, vous êtes bientôt en haut!" Oui, mais pour mieux redescendre! Note pour plus tard, me fabriquer un dossard à épingler dans le dos: "N'ayez pas peur, je fais des répétitions de montées et de descentes, c'est prévu par mon entraînement. A part ça je paie mes impôts comme tout le monde."

Les escaliers

Pour exercer/développer la force, le must des exercices reste... les montées d'escaliers. J'ai de la chance car ma ville en regorge. Il y a même un escalier médiéval couvert, qui en fait un spot d'entraînement très prisé en hiver. Le hic c'est que ce spot se trouve en pleine ville et... devant un bar. Je me rappellerai toujours ce soir de février où je venais courageusement de m'atteler à mes montées d'escaliers lorsqu'un type est sorti téléphoner, commentant: "tu vas pas me croire, y a une fille qui monte les escaliers en courant." 

Un peu plus tard: "elle repasse, ouais, la même fille". Croyez-moi ou non, dans un froid polaire, mon spectateur est resté dehors pendant toute la série.

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