Les jours raccourcissent, les distances aussi

L'ai-je assez décliné sur tous les tons: "Je n'aime pas le court". Cette simple formule a permis au diesel que je suis d'éviter soigneusement les 10 km "trop explosifs!" et de ne surtout pas mettre les pieds sur des courses plus courtes ("déjà qu'il me faut 4 km pour réussir à démarrer...").

C'était sans compter un sale tour joué par un virus qui m'a mise K.O. au fond du lit le jour même de mon objectif d'automne, un semi-marathon. D'habitude, j'aime arriver fin octobre en ayant l'impression d'avoir bien couru et faire une pause ou continuer avec de l'entretien, sans objectif autre que les courses du printemps. D'habitude.

Or, privée de "Mon" objectif, il fallait bien que je passe ma frustration sur quelque chose! Et surtout, la fièvre retombée, je me suis retrouvée avec une faim de courses comme jamais. Cette année, j'ai fortement réduit le nombre de participation à des compétitions... et je me découvre une rare envie d'en découdre dans le peloton. Notre Escargote aurait-elle des crocs qui poussent?

Corrida, kesako? 

Un oeil sur le calendrier des courses, et c'est décidé: je m'inscris à une corrida: ces courses rapides, sur plusieurs tours, en ville, caractéristiques de la fin de l'automne et du début de l'hiver. Je m'inscris avec gourmandise, tout en rigolant d'avance: un parcours de 6000 mètres et quelques, ça doit faire depuis l'école que je n'ai pas fait ça! Je suis prête à arriver dernière, mais surtout je suis aussi prête à mettre l'énergie qu'il faut.

N'est-ce pas un bon test d'effort en ce mois de novembre, de quoi relancer la machine pour les jours froids? D'autant plus que le boulot, ce glouton, a eu une fâcheuse tendance à boulotter le temps dévolu aux entraînements.

Me voici donc en cette fin de journée,  à l'arrière d'un peleton de filles qui fretillent à l'idée de faire 6 tours de un km chacun dans la vieille ville d'une riante cité de Suisse romande. La nuit est tombée, il y a un monde fou et une atmosphère d'avant Noël. Coup de pistolet, paf c'est parti!

D'abord tout lentement, en ce qui me concerne. Comme une débutante, je me suis laissé coincer derrière un groupe qui n'avance pas. Puis je commence à dépasser peu à peu. Hop ça tourne, ça descend, ça vire à angle droit pour remonter (magnifique, ce faux plat). Quoi, déjà un tour?

Je n'ai aucune idée de mon allure, ma Garmin étant aux abonnés absents, et je suis là pour le plaisir. Vlan un 2e tour, hop le 3e (mais c'est qu'on est à la moitié, déjà!), dingue je dépasse des filles, et me fait dépasser. Au 6e, au lieu de mettre la gomme... je m'économise en prévision du faux-plat. Quand je songe qu'il serait peut-être temps d'accélérer... eh bien c'est largement trop tard et la ligne d'arrivée est franchie, en 32'02''! Rhôoo, juste pas sous les 32' :-)

L'Escargote est morte de rire: gérer un semi-marathon, pas de problème! Mais n'ayant aucune expérience sur ce genre de courses courtes, j'ai tout simplement loupé le coche. A part ça, et des crampes abdominales dues à une gestion tout aussi catastrophique de la nourriture, j'ai eu du plaisir!

Accélérer, dites-vous?

Je rigole, car lors d'un test de lactate en vue de mon premier marathon, l'infirmière avait mis le doigt sur ma paresse de gastéropode: bon métabolisme des graisses, on voyait que j'avais l'habitude de courir dans les intensités basses. En revanche je manquais singulièrement d'entraînement dans les vitesses hautes! Elle m'avait donc incitée à me remuer un peu et à entraîner des vitesses plus proches de ma VMA.

A l'époque, j'avais certes fait un peu plus de fractionné, mais pas changé grand'chose à mes habitudes pépères. Cet automne, c'est décidé, je travaille ma vitesse! Ou plutôt: je joue autour de ma vitesse... car ça m'amuse follement. L'idée n'est pas de devenir un bolide (ça je ne peux de toutes façons pas) mais d'être à l'aise et d'étendre un peu ma gamme.

Janvier, le ski de fond et la préparation d'un marathon de printemps me feront bien assez tôt retrouver les sorties longues et le travail en endurance :-)... Ce que je serais tentée d'appeler désormais "les choses sérieuses".

Comme quoi, les bienfaits du "court", même un diesel crapoteux peut y prendre goût! Vive l'automne!

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